[Conseil municipal de Lyon : séance du 22 octobre 1990]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTL0074 10
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
historique Comme à la Communauté urbaine, lors de la dernière séance, les conseillers municipaux de la Ville de Lyon ont inauguré, le 22 octobre 1990, une nouvelle formule de débats. Pour accélérer le cours de la discussion, il y aura désormais deux sortes de rapports : ceux donnant lieu à des débats et qui seront explicités et les autres, sur lesquels un accord s'est réalisé dès le passage en commission. Premier à essuyer les plâtres, Alain Jakubowicz, détaillant les raisons d'une subvention accordée à l'association qui présente une exposition sur le massacre de Katyn (15.000 francs) et au Comité rhodanien d'accueil des réfugiés et de défense du droit d'asile (15.000 francs), s'est vu rappeler à l'ordre par Gaby Cailler, puis par Michel Noir, pour accélérer le cours des choses. Discussion attendue, celle précédant la création du Conseil lyonnais de prévention de la délinquance. On attendait un grand débat, notamment en raison des récents événements de Vaulx-en-Velin. Le contenu a eu de quoi décevoir, l'ensemble des conseillers de toutes tendances politiques réalisant un consensus parfait sur la nécessité de créer une telle structure. C'est Jean-François Mermet qui a rapporté le dossier, rappelant les actions menées et les programmes prioritaires déjà engagés par l'équipe de Michel Noir. "Les contacts et études entrepris (...) ont fait apparaître la nécessité de traiter, au-delà des problèmes d'insertion ou de réinsertion professionnelle et sociale, les problèmes posés par la drogue, le Sida et la violence de façon globale et coordonnée", a expliqué posément le premier adjoint de Michel Noir. D'aucuns ont apprécié l'amalgame sur les bancs du Conseil municipal. A gauche, la réponse s'est faite en deux temps. Martine Roure, intervenant tout d'abord pour rappeler les efforts à faire pour réinstaurer la sécurité dans les villes. Puis Gérard Collomb a pris la parole, se disant "prêt à étudier avec qui le demandera les moyens d'aller vers d'autres logiques" et se posant en rassembleur contre la délinquance. Quant aux thèmes développés, ils étaient exactement identiques à ceux présentés par le PS lors d'une conférence de presse du 19 octobre (cf. Lyon Figaro, 20 octobre 1990). Voire en deçà. Mais rien des axes de travail qu'avait alors présentés Gérard Collomb. Le docteur Gignoux s'est, lui, attaqué au problème de la toxicomanie, évoquant au passage la lutte contre l'exclusion, l'aide aux victimes, l'extension de l'îlotage. Des propos ramenant quasiment tous les problèmes de délinquance à ceux liés à la drogue ou à la toxicomanie. Bernadette lsaac-Sibille a, de son côté, lancé un appel aux bonnes volontés "aux papy et mamy-trafic" pour qu'ils soient plus nombreux à régler la circulation à la sortie des écoles. Deux regrets à l'issue de ce débat : qu'il n'ait pas été plus question des incidents de Vaulx-en-Velin et surtout des problèmes de violence à l'école, aujourd'hui au coeur de l'actualité. Le Conseil municipal a retrouvé son unanimité pour approuver le financement d'une étude socio-démographique des populations immigrées et d'une étude-action sur l'insertion professionnelle dans le cadre du DSQ des pentes de la Croix -Rousse. Autre dossier, celui de la rénovation de la Cour des Voraces, lieu historique d'où est partie la révolte des Canuts qui a été voté. La Cité internationale du quai Achille-Lignon faisait également partie de l'ordre du jour. En deux parties. D'une part, un changement dans la répartition du capital de la Société d'économie mixte, dont la fonction d'aménageur est terminée. D'autre part pour la prise en considération du dossier de création réalisation de la zone d'aménagement concerté. Un programme qui n'emporte pas l'approbation du PS. Gérard Collomb a d'autre part émis des réserves quant à la création d'un Forum de la santé qu'il verrait plus opportun de créer à l'Hôtel-Dieu. Enfin, les édiles lyonnais ont voté des subventions complémentaires à trois sociétés culturelles. Ces dernières s'étaient inquiétées de ne pas voir de rallonge venir comme les autres années. Il s'agit du Théâtre de l'Ouest lyonnais, de la compagnie Christian Capezzone, pour son projet du Nouveau Guignol, et du Théâtre des jeunes années. Si la dotation supplémentaire se comprend pour le deuxième qui entame une activité, les critères d'attribution aux deux autres ne 'manqueront pas de susciter des interrogations. Celles de tous ceux qui ont oublié que, cette année, comme la Ville de Lyon élaborera le budget 1991 en décembre, il a été décidé de ne pas voter de budget supplémentaire en 1990. Source : "Consensus contre la délinquance" / Frédéric Poignard in Lyon Figaro, 23 octobre 1990, p.2.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP02841.
note bibliographique "La délinquance au conseil" / Catherine Lagrange in Lyon Figaro, 22 octobre 1990, p.2.

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